vendredi 19 octobre 2007

Vachodrome

Le 5 et 6 octobre j'ai fait un passage éclair à Turin pour participer au Séminaire Permanent de l'Ethnologie Alpine. Où comment des géographes, sociologues, ethnologues, linguistes, responsables du développement économique, touristique, muséologues, etc. font le point régulièrement sur "comment se présente l'espace naturel habité par les hommes qu'est l'arc Alpin " (de l'Isère à la Slovénie ). Ben c'était passionnant. Passionnant d'apprendre que 90 % de la population de l'arc alpin vit à moins de 900m d'altitude, de voir les mouvements de croissance démographique, dépeuplement, repeuplement et leur variété selon les zones en 150 ans, les différents scénarios qu'établissent les zones de montagne pour passer à une phase post "tourisme industriel et restes d'industrie tout court", comment des rites et des mythes se transmettent et se transforment, tout ça.


I 5 e 6 ottobre sono tornata in fretta a Torino per assistere al Seminario Permanente di Etnologia Alpina. (SPEA). Ovvero come ogni tanto geografi, sociologi, etnologi, linguisti, responsabili dello sviluppo economico, turistico, museologi etc. si aggiornano sul "come si prensenta lo spazio naturale abitato dagli uomini che è l'arco alpino" (dalla Francia alla Slovenia). In verità era appassionante. Appassionnante imparare che 90% della popolazione dell'arco alpino vive sotto i 900m di altitudine, di vedere raffigurati i movimenti demografici di crescita, calo, ripopolamento delle varie parti degli Alpi in 150 anni, i diversi schemi che immaginano le zone montane per passare a una fase post "turismo industriale e resti di industria", come riti e miti si trasmettono, si trasformano , ecc.

Mais surtout ça a été l'occasion de faire connaître la tradition de la "bataille des reines". En gros, au printemps avant la montée à l'alpage et à l'automne, juste avant la Desarpa (désalpe) les vaches des troupeaux qui montent ensemble à l'alpage s'affrontent en combat de corne pour dégager une dominante qui conduira le troupeau. Historiquement c'est une technique agricole, un moyen de renforcer son élevage, et un moment de sociabilité entre éleveurs. C'est aussi devenu un spectacle en Val d'Aoste, Savoie, et Valais, et il y a des éleveurs qui se spécialisent dans l'élevage de "reines". Du coup en Val d'Aoste il y a une compétition très sérieuse dont la finale se déroule a Aoste dans le VACHODROME. Ben voilà. Moi je veux être projettatrice de vachodromes plus tard : penser leur architecture, les pourvoir d'un système d'alimentation d'énergie écologique (chauffer à la tourbe ?), l'intégration de la saison du vachodrome à la vie culturelle locale, tout ça. Oui le vachodrome c'est l'avenir.

Ma sopratutto è stato l'occasione di conoscere la tradizione della "battaglia delle regine".
Durante la transumanza estiva, quando diversi gruppi di bovine si riuniscono in una unica mandria, si manifestano istintivamente le Batailles per la designazione della "Regina dell'alpeggio". E dopo una selezione spontanea fra le bovine che si battono per la supremazia, il combattimento finale darà all'alpeggio la sua Regina cui spetterà il compito di guidare la mandria, oltre al privilegio di scegliere l'erba più gustosa. Tecnica storica degli allevatori e momento di socializzazione per i pastori, questo momento è diventato uno spettacolo, con contadini diventati allevatori di campionesse. Nel Val d'Aosta c'è una competizione molto seria con dei finali che si svolgono a Aosta nel VACCODROMO. Ecco. Io voglio diventare progettatrice di vaccodromi. Pensare la loro architettura, la loro energia sostenibile, l'integrazione della stagione vaccodromastica nella vita culturale locale, ecc. Il vaccodromo è il futuro . Si.

Laurea


Un post molto in ritardo per dire che ho dato la tesi sull'ecomuseo urbano di Torino il 21 settembre scorso.

La giuria mi ha dato 15/20 che è un voto buono.

Quindi in teoria (devo andare a cercare il certificato la settimana prossima) sono specialisticalaureata.

Ca vous épate non ?

lundi 30 juillet 2007

Arrivederci, Amore Ciao!





non pas en référence au film - raté- sorti l'été dernier, peut-etre plus à la chanson de Caterina Caselli (dont on peut toujours revoir le "live à San Remo" de 1969 ici) , et surtout à un départ imminent.


La dernière soirée de travail au bar s'est passée en cuisine-sauna mais tranquillement, et l'adieu aux collègues s'est déroulé au bord de la rivière pour un dimanche typiquement turinois (barbec' -interdit en ce moment- bière, pastèques, soleil et trempettes dans le torrent glacial, bande d'amis piemonto-salerno-calabro-emiliano-mexico-turinois un peu trop bruyants à mon gout) à Pont Canavese.

La moitié des carton est bouclée. Au bureau le "gateau du presque dernier jour" attend d'etre découpé. Ca leur fait tout bizarre de savoir que non, apres le mois d'aout, je ne reviendrai pas.

Le bilan est mitigé. Difficile insertion à Turin où je ne connaissais personne et dans mon lieu de stage avant de travailler en relation plus étroite avec les 2 volontaires du service civil. L'impression de n'avoir réalisé meme pas la moitié de la mission projettée au départ. Mais d'avoir approché des projets et quelques personnages tout à fait dignes d'intéret et tout en constatant paradoxalement que ici aussi, l'administration, c'est mortifère. D'avoir connu, petit à petit les rouages d'un musée non musée, d'un écomusée difficilement appréhensible, suscitant tour à tour enthousiames et gros doutes, résignation cynique et élans révolutionnaires.



Je reviendrai, c'est sur, trainer mes tongs le long du Po, au Palazzo Madama, parcouru par bribes seulement, manger biscuits, chocolats, et glaces dans le centre, baver devant la vitrine du chausseur Mauro Leone, chiner au Balon de Porta Palazzo et écouter la Babel de langues, dialectes, couleurs et odeurs du marché de Corso Racconigi.



Arrivederci Torino Ciao, il mio non è un addio. Prova a continuare di uscire della nebbia senza tradirti. Io ti farò pubblicità dall'altra parte degli Alpi, poi, poi ci si rivede insomma.

dimanche 29 juillet 2007

etre une femme-femme

Pour reprendre l'expression chérie d'une certaine Clémence P. c'est beau de se sentir être une femme-femme.
C'est à dire,
- Au moment de partir pour le bureau, toute pomponnée (et dejà bien à la bourre, ça va sans dire), fermqnt la fenetre pour faire semblant de ne pas faire entrer la chaleur, se rendre compte que le vent de la veille et la qualité du mastic utilisé par un proprio si attentif à l'entretien de son bien immobilier ont fait en sorte que le carreau de la fenêtre est en train de se détacher. En sortant toute sa collection de jurons et malédictions en franco-italien, détacher complètement le carreau et le déposer en équilibre avant qu'il ne tombe et se brise

- Au retour, alors qu'il fait déjà 36°C et que les travaux de la Via Frejus en sont à l'étape "rebouchage de trous avec du macadam tout neuf, tout chaud", descendre de vélo trempée comme une soupe, le visage en feu, et les yeux révulsés pour aller débattre de la quantité de mastic nécessaire pour remplacer une vitre avec le mec de la "ferramenta" (quincaillerie).

- arrivée à la maison, croiser son collocataire troglodyte qui s'est levé depuis peu (il est a peu pres 18h), qui se demande pourquoi vous êtes en train de badigeonner le bord de la fenêtre d'huile d'olive (parait que l'huile -pas forcément d'olive mais on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a - assure une bonne préparation avant la première couche de mastic). Jouer du boudin, du couteau et de la mémoire, en plus des explications du petit bricoleur trouvées sur internet, pour se rappeler les gestes du grand-père qui refaisait les joints de mastic à Barbarel et qu'on avait pas le droit de toucher cette drole de pate à modeler après.

- Après une douche bien méritée pour nettoyer les traces de cambouis de vélo, de mastic et de transpiration, penser à son repas, et avec les restes du frigo, en bonne ménagère, improviser une sauce "tomates tritatto courgettes" pour la pasta du soir.

- se rendre compte, une fois la boite dans la main, et l'air bête sur la figure, que la boîte de conserve des tomates pelées n'a pas d'ouverture "facile" et que le troglodyte de collocataire, en 5 ans de résidence, n'a jamais jugé utile de fournir la cuisine d'un ouvre-boîte. Pester, maudire, et ressortir la jolie collection de jurons du matin, puis chercher un outil de substitution. Après plusieurs essais infructueux, ce sera à coups de poinçon du fidèle couteau suisse. (béni soit le jour où mes parents ont cédé à l'idée du couteau suisse pour mon anniversaire de genre 13 ans)


Façon film gore ou tueurs à l'objet contondant de Fred Vargas.

Finir par se faire ce #*^¨ de dîner, puis envoyer, comme promis, la traduction de la recette de clafoutis aux abricots à sa collègue Simonetta.

C'est beau d'être une femme-femme.

jeudi 12 juillet 2007

Marco Paolini - finalmente !



Ancora un post con una settimana di ritardo...

Dopo averlo scoperto, ipnotizzata più dai gesti e i toni che dalle parole che non capivo tutte in una registrazione dello spettacolo sul Vajont che la nostra insegnante di italiano di Grenoble aveva avuto la geniale idea di trasmetterci,

dopo aver guardato, l'occhio attaccato al monitor e il cuore battante (anche perché questa volta potevo capire quasi tutto), i 12 estratti dei suoi Album (DVD dell'Einaudi), sperando che il filo delle storie non finisse mai,

dopo aver provato di beccare la sua tournée l'anno scorso, con una sfortuna immensa, arrivando a Modena il giorno dopo il suo spettacolo, passando da Torina la sera prima della sua visita e cosi via,

Sono finalmente riuscita ad andare a vedere Marco Paolini - e i Mercanti di Liquore - ai Giardini Reali di Torino, per lo spettacolo " Miserabili - io e Margaret Thatcher". Marco Paolini, il raconteur, e i Mercanti di Liquore. Forse non è lo spettacolo più bello di quelli che conosco. Forse perché parla di un epocca che difficilmente conosco con la distanza storica, ma di cui non posso avere neanche memoria e ricordi diretti - l'inizio degli anni '80, che vide entrambe Ms Thatcher e io fare i nostri primi passi nel mondo, eruttando quanto potevamo.

Forse è più difficile coinvolgere un pubblico con 30 anni di storia economica ultraliberalista che con le avventure trenistiche del ragazzo che scopre insieme Bob Dylan in versione originale, la lotta politica e le ragazze.

Ma la presenza c'era, indubiamente, la tenerezza e la facoltà di provocare riflessioni, risate, ironia, emozione, solo con un uomo pelato che racconta delle cose mentre 3 sfigati suonano frasi musicali che non diventeranno mai il tormentone dell'estate.

Invece a me un'estate con questo va bene, grazie.

samedi 7 juillet 2007

Odio

Sabato 07 / 07/07. Ore 4.30 (AM). Torno dal lavoro in bici, stanca ma contenta del fatto che, nonostante il preziosissimo pass (ascensorino che collega cucina bar e cantina)in guasto, ce l'abbiamo fatto, noi jolly e baristi dello Shore.Non è scattato in me l'odio di tutti, colleghi, clienti, ingredienti e bicchieri dell'altro sabato . Corso Racconiggi si installano le prime bancarelle del mercato. Sono al letto alle 5.00.

Sabato 07 / 07/07. Ore 8.30 (AM). Mentre dormo con il sonno del giusto, un vicino non trova niente di più urgente che fissare qualcosa con martellate che mi arrivano direttamente nel cervello, mentre una ondata di clacson mattitudinali si fa sentire insieme a qualche sirena. Poco dopo commincia un "dialogo" di abbai tra un cane grosso e uno piccolo per la strada. (quello grosso abbaierà fino alle 10.00)

Vi odio tutti. Vicini, autisti, padroni di cani, moto, aerei, quello che ha deciso che le sirene di ambulanza avrebbero dovuto fare questo rumore, il mio padrone di casa che pensa che non è un problema se tutte le finestre vibrano ogni volta che si ferma l'autobus alla fermata di sottocasa.
Vi odio tutti, con tutta la mia stanchezza di stamattina e quella che accumulero' fino alle 4.00 di stanotte quando chiuderà il locale.

bastardi.

mercredi 4 juillet 2007

si c'est pas du fétichisme

La ville en bazar depuis 2 jours, des ballons partout, une brocante années 50 et des "old style" disséminées dans le Quadrilatère et Borgo Dora, et surtout d'étranges installations sur le Po pour y faire flotter, dans un grand show, les modèles "pots de yaourts" et la toute nouvelle révélée aux yeux du monde après 9 mois de gestation marketing...

De quoi on parle là ? de la Fiat500 la Cinquecento, dont le nouveau modèle est inauguré aujourd'hui à Turin le jour du cinquantenaire du premier modèle, le 4 juillet 1957. Une sortie d'ampleur nationale et une inauguration particulière dans la ville de la FIAT, qui veut voir dans cette nouvelle production un symbole du "renouveau dans la continuité" alors que l'entreprise des Agnelli était donnée pour morte en 2000.





photos de la Stampa d'hier

Alors on ne fait pas dans la demi-mesure. Nouvelle 500 offerte au Président de la République, visite du Premier Ministre et de ministre au siège de FIAT cet après midi, grands buffets sur les places du centre où des écrans géants retransmettent le spectacle son lumières et paillettes sur le fleuve. La manifestation a été organisée par la boîte d'évènementiel chargée de la cérémonie d'ouverture des JO il y a 2 ans. Ce qui veut dire du défilé d'évocation des "années 500", grosseus lumières et gros son, des feux d'artifice, et aussi une participation de Lauryn Hill (dont on se demande un peu ce qu'elle fout là mais bon), le tout avec bonhommie mais pas toujours grand raffinement (je regarde ledit spectacle en streaming pendant que j'écris ce message).

Bref. C'est vrai que la FIAT500 est assez mythique. Moi qui photographie les plus mignonnes -ainsi que leurs copines Vespa et Ape- dès que je peux, je ne peux pas le nier.

Mais cette mobilisation de moyens (police, écrans, tapage médiatique et même ce blog, tiens), pour le lancement d'une voiture....
Disons que dans une période où d'aucuns essaient de sensibiliser sur l'abandon du modèle "voiture-reine" et d'autres auraient éventuellement souhaité qu'on tourne définitivement la page de Turin company town, toute ces célébrations à la gloire des produits Agnelli and Co., ça distille aussi un certain malaise dans ma petite âme de fureteuse en histoire sociale et de pédaleuse urbaine.

Enfin bon, amis francophones, tirons au moins un enseignement de tout ce barouf et apprenons ensemble à prononcer le nom de celle qui a transporté des familles entières, servi d'arme de drague non conventionnelle et fait encore rever les collectionneurs:

500 : cinquecento = "tchin' coé tchèn' to' " !

mardi 3 juillet 2007

hédonisme de saison - edonismo stagionale

Juste histoire de se rappeler que j'affectionne l'Italie non seulement pour la qualité de ses écomusées et les grandes perspectives professionnelles que j'y trouverai, mais aussi, beaucoup, pour l'opportunité de pratiquer un certain hédonisme encore plus marqué en ce mois de juin doux mais pas encore étouffant. Quelques exemples :
Mica vivo in Italia solo per la qualità affascinante dei suoi ecomusei o le opportunità di lavoro strabilianti che mi aspettono sicuramente. Devo confessare che una bella parte del mio amore per l'Italia viene (oltre dal fidanzato) dalla possibilità di praticare qui un certo edonismo, ancora più marcato adesso che è arrivato un estate non ancora troppo affoso. Un paio di esempi:


- Profiter de l'excuse du beau temps pour manger une glace chez Grom (Lucie, ça me désole que la succursale new yorkaise soit introuvable!)

Approfittare del pretesto del calore per mangiare i gelati di GROM.


- Aller étudier le long du Pô, à l'embarcadère dans le parc du Valentino.

Andare a studiare all'imbarchino del Valentino, meglio se scoperta per prendere anche il sole.

ici une photo prise en automne mais en ce moment c'est bien plus pimpant

De préférence en dos et jambes nues pour faire bronzette en même temps.
check up des bouquins et textes sur le balcon avant d'aller au parc

- Après avoir travaillé au bar jusqu'à 3h le vendredi, se lever à 11h le samedi, aller tranquillement au marché du Corso Racconiggi faire la réserve de légumes et de fruits, rapporter des fleurs de courgettes de chez le producteur presque bio de Moncalieri, et déguster les beignets de fleurs de courgette farcis au fromage de chèvre préparés avec amour par son amoureux avec de la panure "maison" (càd du pain sec soigneusement conservé puis gratté à la main par mes soins avec la rape à parmesan).
Dopo aver lavorato al bar fino alle 3 di notte il venerdi, alzarsi alle 11.00 il sabato, andare tranquillamente a fare la carica di frutta e verdura al mercato di corso Racconiggi, tornare con i fiori di zucchina della cooperativa di Moncalieri e leccarsi i baffi dai fior di zucchina farciti al caprino preparati dal proprio dolce fidanzato con il pane secco grattato dalle proprie manine (e la grattugia).




De quoi faire la vie douce.

La vita è dolce.

dimanche 24 juin 2007

Lac Clair - Mont Cenis


Au retour de Lyon, une étape sur le Mont Cenis avec Matteo.

Notre objectif est de commencer à apprivoiser un peu les pentes du Mont Cenis qui nous font toujours baver d'envie quand on passe par le col lors de nos traversées de frontière. Le lac Clair, c'est une petite tache sur la carte, au pied de la Pointe de la Ronce. Après avoir dormi à Lanslevillars, on se lève à 6h pour commencer à grimper le plus tôt possible. Problème: on a plein de bagages, dnt un ordinateur dans la voiture et on n'a pas trop envie que le coffre soit visité pendant qu'on batifole sur les alpages. Notre première tâche avant de partir est donc de trouver un café ouvert à 6h30 où on puisse prendre un petit dej et confier au moins le PC. Ca nous retarde pas mal et on commence à grimper à 7h30.

lac du Mont Cenis

Pour qui ne serait jamais passé par là, voici le lac - retenue d'eau pour la production d'électricité que se partagent la France (plein ) et l'Italie (un peu). Une partie du petit plateau, avec l'hospice du IX siècle existait à cet endroit a été noyée lors de la costruction du barrage (en 1968). Il en résulte un lac aux eaux turquoises entouré par les sommets - et un certain nombre de camping cars en juillet quand le Tour de France passe pas loin.

Une des caractéristiques de cette zone est qu'elle est parsemée de forts qui ont plus ou moins servi, bombardé, abrité, menacé, défendu, qui sont plus ou moins en ruines et font l'objet d'une restauration dans le cadre de programmes européens notamment (cf le projet Sentinelles des Alpes). Roberto Chirio, un phtotographe italien passionné de cette montagne les a tous répertorié , photgraphiés à toutes les saisons, sous toutes leurs coutures et exposés sur son site.

Nous on a décidé d'aller faire un tour vers le fort de Ronce.

Alors qu'on était partis avec les pulls et kway (fait froid humide et venteux à 7h sur le col), on croise un couple de 60 ans qui semble venir directement de Lanslebourg, le pied alerte et les bras à l'air. Prends toi ça, jeunesse, les vieux valent bien mieux que toi. Mais du coup moi j'en ai profité pour enlever quelques couches.


vue du lac depuis le fort de Ronce

Le trajet se poursuit à travers la montagne à vache, pleine de fleurs d'alpages: gentianes en quantité, coucous, campanules, reste de crocus, anèmones et plein de fleurs des champs dont j'ignore le nom en bonne citadine. Il y a aussi un tas de trous de marmottes et on en voit d'ailleurs un certain nombre nous filer presque sous les pieds, pfuiit pfuiit en alertant leurs copines que des envahisseurs viennent déranger leur bronzette matinale.


à cache cache avec les marmottes
fleurs-coussins. Je sais depuis peu qu'il s'agit de silènes acaules.

Après une première pente, on arrive sur une sorte de plateau appelé plan des Cavales. Le lieu parait idéal pour faire des grandes chasses au dahu, gambader - et garder les vaches. Le lac clair est derrière la petite colline avant les pentes sombres . On voit au loin un autre groupe de jeunes retraités sortis d'on ne sait trop où mais qui nous a devancés encore une fois. Mais on décide de ne pas relever l'affront.


un peu de neige pour rendre les choses un peu plus sportives

Après un passage dans la neige et les cailloux, nous voici au la Clair, presque une blague, presque une flaque, mais un petit lac à l'eau bien froide quand même, dominé par les massifs en cirque autour. Il est 10h et j'aurais bien envie de continuer plus haut, toujours plus haut, mais Matteo n'est pas trop d'accord alors on se fait noter pique nique en compagnie du groupe de potes retraités, une petite sieste au soleil et on redescend tout doucement.





petit somme au bord du très petit lac

Evidemment le retour sur Turin avec coups de soleil, klaxons et smog puis une espèe de tempête de pluie-grèle-vent est nettement moins idyllique, mais c'est vie, baby. Peut-être qu'il faut ceci pour apprécier pleinement cela.

jeudi 14 juin 2007

Viens à la maison, y'a le printemps...

C'est parti pour un Turin-Lyon en fin d'après-midi, histoire de régler 2-3 choses importantes at home. Ironiquement je prends la "ligne de train historique" alors qu'un accord vient d'être trouvé entre le gouvernement italien et les collectivités locales pour un projet modifié de la ligne à grande vitesse (TAV) Lyon-Turin, qui suscite l'opposition de nombreu italiens, piémontais et particulièrement les habitants de la Vallée de Suse depuis 10 ans . (une partie des raisons dans la section francophone du comité anti TAV).
C'était un accord indispensable pour que le gouvernement présente le projet à 'Union Européenne pour demander les financements communautaires sensés représenter 25% du budget de la ligne. D'après ce que j'ai pu comprendre, l'accord trouvé prévoit que l'observatoire plus ou moins indépendant en charge de repenser le projet depuis les blocages de l'année dernière continue et approfondisse son travail sur un nouveau tracé. Pour l'instant, le nouveau tracé prévoit un tunnel France-Italie de 10 km au lieu des 50 (comme le tunnel sous la Manche, mais dans une montagne) du premier projet, avec un débouché sur Chiomonte plutôt que sur Venaus et la reprise- modernisation de la "ligne historique" . Il évite aussi le passage à travers le mont Musinè plein d'amiante, à 20km de Turin. Certains maires de la Vallée de Suse se réjouissent que le projet initial soit officiellement repoussé et que la concertation reprenne sur des bases un peu plus saines. Les NO TAV qui contestent la pertinence même du projet sont beaucoup plus amers et rappellent que les mêmes questions demeurent : celles du coût public (l'Etat italien assumerait plus de 60% des coûts de la ligne), des nuisances de travaux pendant 15 ans pour un trafic transalpin pour l'instant en baisse dans un contexte où rien n'est fait en amont pour dissuader le trafic des marchandises par camion et/ou favoriser le fret par train, et où la percée de nouveaux tunnels en Suisse et Autriche est destinée à répartir la circulation dans les Alpes en direction du Nord et de l'Est.

En attendant je prendrai l'unique Turin-Lyon du jour, maigre rescapé des suppressions de trains transalpins décidées depuis 3 ans (à peu près au moment où il a été affirmé que le Lyon-Turin était un dossier prioritaire), qui me portera en 4 heures à la maison, ah non, c'est vrai, à l'aérogare de Saint-Exupéry (30 min de Lyon), puisque là aussi, la priorité c'est de faire gagner du temps au train pour qu'il arrive à Paris, pas de créer des liaisons de ville à ville.

En tous cas jusqu'à mardi-mercredi prochain, plus de glaces chez Grom, d'histoire de rivalités des employés municipaux, de comptage séculaires de naissances, morts, immigrés, logements construits, m2 par personne, de pressage de citrons et de piles de verres au Shore...

Ci vediamo presto, Torino.

mercredi 13 juin 2007

Jolly

Come accennato nel post precedente, ho cominciato venerdì a fare il jolly in un bar del Quadrilatero romano. Per chi non avesse mai avuto la fortuna di lavorare in un locale, il jolly non fa le acrobazie per divertire il pubblico. Invece salta dappertutto come una palla in un biliardino per preparare sala e terrazza più una parte del materiale per i cocktails dei baristi. Poi tiene d'occhio il buffet dell'aperitivo perché sia sempre abbondante e esteticamente invitante, toglie i piatti sporchi e i bicchieri vuoti, pulisce i tavoli, smonta il buffet dell'aperitivo, e, durante la serata, passa il suo tempo a rifornire i baristi in frutta e ghiaccio, raccogliere, lavare e sistemare i bicchieri, sistemare i casini dei clienti. Nel nostro caso ci occupiamo anche di tutto il "dopo aperitivo" cioè dal lavaggio dei piatti e vassoi a quello della cucina .
In pratica tagli, pulisci, corri dalle 18.30 alle 3.30.


Comme annoncé dans le post précédent, j'ai commencé vendredi dernier à faire le jolly (ça veut dire joker en anglais italianisé) dans un bar du Quadrilatère. Pour qui n'aurait jamais eu la chance inouïe de travailler dans un bar, le jolly ne fait pas des acrobaties et des blagues pour épater le public. En revanche et il court et rebondit de partout comme une balle de flipper pour préparer la salle et la terrasse et une partie du matos pour les cocktails. Et puis il veille sur le buffet de l'apéritif, et , durant la soirée, il passe son temps à fournir les barmen en fruits et en glace, à récupérer, laver et ranger les verres et aussi réparer les dégâts des clients. Dans ce bar là le personnel de salle s'occupe aussi de tout "l'après apéritif", du lavage des assiettes et plateaux (gras) à celui de la cuisine (glissante au possible).


Non so in quanto sia una scelta consapevole, ma il fatto è che dei 2 locali gestiti dagli stessi titolari (2 fratelli e un cugino pugliesi, tra cui uno si sente obbligato di prendere un finto accento veneto quando parla a dei managers che vengono a fare l'aperitivo là), quello in cui lavoro ha un team essenzialmente femminile : 4 ragazze jolly, 2 bariste femmine, 2 a 3 baristi maschi. E anche abbastanza internazionale visto che ogni tanto si puo' trovare in cucina un cuoco giordano, una jolly venezuelana e un'altra francese che preparano il materiale per un barista italo-spagnolo.


Je ne sais pas dans quelle mesure cette disposition est voulue, mais il se trouve que, des 2 bars gérés par les mêmes propriétaires, celui-ci a une équipe essentiellement féminine: 4 à 5 serveuses filles, 2 barmaids et 2 à 3 barmen. Et aussi plutôt internationale vu que, avec un peu de chance, on peut trouver dans la même cuisine, un cuisinier jordanien, une jolly venezuelienne et une autre française en train de couper des fruits pour un barman italo-espagnol.


Ho fatto la mia prima serata venerdì, dopo una giornata di lavoro in comune. Ho ovviamente rischiato di bloccare l'ascensorino che collega la cucina al primo piano, il banco del bar al pianterreno e la cantina ; ho rotto un bicchiere , e mi sono ustionata con l'acqua bollente aprendo il lavastoviglie dei bicchieri. A parte questo me la sono quasi cavata. Anche con la bellissima sorpresa di dover spremere a mano insieme a un' altra jolly una cassa intera di limoni per la riserva di sour (miscela di succo di limone acqua e zucchero alla base di numerosi cocktails).


J'ai donc fait ma première vendredi, après une journée de travail à la mairie. Evidemment, j'ai failli bloquer le fondamental pass qui nous relie cuisine du premier étage, bar du rdc et cave ; j'ai cassé un verre, et je me suis renversée de l'eau presque bouillante sur les pieds en ouvrant le lave vaisselle des verres. Mais à part ça m'en suis plutôt bien sortie. Même avec la très bonne surprise de devoir presser à la force des bras une caisse entière de citrons (le presse citron electrique était cassé) avec une autre serveuse, pour faire la réserve de sour (le mélange citron-eau-sucre à la base de plein de cocktails)


Pero ovviamente alle 4.00 odiavo il limone che pizzica, la fragola che macchia, la gente che non trova miglior posto che sulla porta nel passaggio per bere e chiacchierare e ti blocca quando porti la tua pila di 10 bicchieri da lavare, le ciotole di plastica che si rovesciano e ti versano acqua bollente addosso, la pioggia venuta a facilitare tutto, e avrei venduto mia sorella per un massaggio dei piedi.


Bon en revanche évidemment, à 4h du mat en rangeant tables et chaises, je détestais déjà le citron qui pique, la fraise qui tâche, les gens qui ont l'excellente idée de rester scotchés sur le pas de la porte pour boire et discuter et te bloquent le passage quand tu arrives avec ta pile de 10 verres sales, les bols de plastique qui bougent dans le lave-vaisselle et te versent de l'eau bouillante sur les pieds, la pluie venue facilter le tout, évidemment, et j'aurais vendu ma soeur pour un massage de pieds.


A parte questo, se ci sono dei torinesi tra i lettori di questo blog (e se Google dice la verità ce ne sono), potete fare un giro piazza Emanuele Filiberto. Se sopportate i fighetti e fighette e venite un venerdì o un sabato sera in uno dei locali della piazza, potrete forse vedere una piccola che cammina sulle molle con l'aria un po' incavolata nella sua maglietta verde chiaro macchiata da fragola. Questa saro' io.

samedi 9 juin 2007

Sacra di San Michele

Post avec une semaine de décalage ou presque.

Après les montagnes véronaises, on a commencé à faire connaissance avec les montagnes turinoises dimanche dernier.
Et quoi de plus naturel que de commencer par le monte Pirchiriano qui forme la cluse de San Michele ?


Sur l'antique Via Francigena, aujourd'hui autoroute + route nationale + voie ferrée, le visiteur qui arrive à Turin depuis l'autre côté des Alpes est mis en alerte par ce dernier rempart naturel entre la vallée de Suse et la ville. Au sommet (936 m exactement), se dresse, gardienne de la capitale Piémontaise, l'abbaye fortifiée de San Michele.
Les premières traces de construction datent du X° siècle mais les historiens n'excluent pas que les Lombards aient déjà édifié quelque chose sur le site auparavant. En tous cas, pour monter le matériel de construction tout là haut, nos ancêtres-les-Lombards et ceux qui les ont suivis ont dû galérer, de même que les bêtes de somme qui les accompagnaient. N'empêche que comme ça, un sentier s'est créé à travers les bois qui montent de Chiusa San Michele au sommet de la montagne, et c'est celui-ci qu'on a emprunté.

Sur la carte c'est le tracé plein de gauche. Il y a 600 m de dénivellé du village de Chiusa au sommet. Une montée continue mais régulière à travers les bois, sur un sentier avec des pierres. Manque de pot un peu pour nous, il avait plu des trombes la veille et dans la nuit sûrement, du coup les pierres étaient glissantes à souhait. Mais comme ça on n'a vu presque aucun autre randonneur.En revanche on a pu saluer une demoiselle salamandre fort élégante.
l'animal fétiche des Tre Allegri Ragazzi Morti

Sherpa Matteo.

Après 1h30 de montée on arrive à quelque chose de sympa. Sous le soleil qui a pointé le bout de son nez, l'abbaye, imposante mais pas seulement austère nous attend. Des cars de pélerins venus par la route -bande de tricheurs- en ce dimanche matin aussi.
D'ailleurs c'est midi, heure d'une messe, donc on n'entrera pas dans l'abbaye avec eux ni en payant les 3€ pour voir les fortifications. En revanche on se mangera notre pique nique tranquillou sur l'herbe bien verte en jouissant du panorama sur Turin et la Val Susa.
La vallée de Suse. Le premier village en bas c'est l'endroit duquel on est partis.

la vallée de la Dora ou de la Stura je sais pas en tous cas c'est le début de Turin

Enfin tranquillous jusqu'au retour du groupe (familles) de pélerins qui s'interpellent en hurlant pour venir manger, fumer leurs cigarettes (en jetant les mégots dans l'herbe) et piailler juste sous notre nez alors qu'on avait commencé un bon petit somme.

Ca voulait dire qu'on devait redescendre, avec les bâtons pour ne pas glisser, jusqu'à Chiusa, puis à Rivoli pour un arrêt "glace du dimanche" chez un gelataio dont les produits valent l'attente sur le trottoir devant le magasin.

C'est peut-être la dernière fois que je pourrai faire une balade comme ça avant de partir de Turin. J'ai commencé hier à travailler dans un bar de 19h à 3h les vendredi et samedi alors je crois que le lever à 8h le dimanche matin pour aller crapahuter ça va être plus difficile. M'enfin, chi lo sa, je vais peut-être développer une résistance à la fatigue hors norme.

dimanche 3 juin 2007

TURAK !


A remercier:
- le centre culturel français de Turin pour son rôle d'informateur. Si il ne brille pas par son activité mirifique ; si à peine un pied dedans on sent qu'il y a de la tension à en revendre (confirmé par les employés et stagiaires), au moins, le relais informatif a marché cette fois-ci.
-le festival de théâtre européen qui a du flair
- Cultures-France ,ex AFAA, qui au moins fait tourner les spectacles que je loupe sur le sol national
- Mélodie qui nous a parlé et reparlé de Turak cette année et a su susciter le désir de voir

Pourquoi ? pour avoir réuni les conditions qui m'ont conduite à la Cavalerizza Reale jeudi soir pour voir Depuis hier - 4 voisins, de la Cie Turak (Michel Laubu).
(je conseille absolument une visite sur le site très animé de la compagnie à partir du lien ci-dessus)


Giovedi sera, informata dal Centre Culturel Francais, sono andata al festival di teatro europeo per vedere Depuis hier, 4 voisins della compagnia Turak (Michel Laubu). Sfortunatamente, la mia amica Sabrina che doveva venire con me è rimasta a casa, super malatta. Incredibilmente, il mio ingegnere di coinquillino ha accettato l'offerta di ricuperare il suo biglietto ed è venuto in questa trappola (anche perche sono rimasta molto vaga quanto allo tipo di "spettacolo di burattini" che gli proponevo).

Les personnages, les 4 "voisins", évoluent dans un décor de tente-du-désert-syrien-cabane indonésienne-bistrot-franchouille-masure-russe avec des violons qui jouent tout seul, magiquement, un toit de pluie musical, une serveuse de thé, et un tas de bric a brac magique. Les êtres manipulés par Michel Laubu parcourent la terre, essaient de voir ce que ça peut signifier, être sur terre, et puis être tout court, en rencontrant les autres et puis soi aussi: comment ça fait peur, comment ça fait palpiter le coeur, comment ça fait traverser les mers et puis poser les pieds sur terre, en n'oubliant pas d'y laisser sa marque. Tout ça en cherchant cette mysterieuse Vicenzi , VI-I -Cen-Zi.

Ca fait 20 ans que Michel Laubu fait du théâtre d'objet et de marionettes dans la région Rhône Alpes mais évidemment je ne conaissais pas jusqu'à ce que Mélodie nous parle de sa résidence en Indonésie quand elle était stagiaire au centre culturel de Djakarta. Avec Depuis hier, il réalise ce qu'on fait quand on a 5 ans et qu'on ramasse des trucs et des machins par terre, qu'on y met une plume, un bout de tissu, et hop ! on aurait dit que c'était un oiseau, ou un bateau, et puis qu'on marie la salamandre et la coccinelle qu'on a capturés sur le chemin. Sauf que là, c'est presque vrai, et puis il ya ces super mécanismes musicaux et autres,et toujours une surprise derriere le tas de ferraille. E' da 20 anni che Michel Laubu fa del teatro di oggetto e spettacoli di marionette, ed è installato nella mia regione con la sua compagnia (di cui vi raccomando assolutamente il sito linkato ). Ma io ne ho sentito parlare solo quest'anno da una mia amica, e ho pure mancato lo spettacolo di Turak presentato a Lione in dicembre. Meno male che ci sono le strutture italiani per farmi ricuperare i film, libri e spettacoli francesi che manco in Francia :). Lo spettacolo che ho visto tratta del proprio passaggio sulla terra, come ci si rivela agli altri e a se stesso, con stupore, meraviglia, paura, scontrandosi, amandosi, venendo sollevati o schiacciati, e provando -sempre- di lasciare il proprio segno su questa terra. Ma il più bello di questo è l'universo di Turak, fatto di tanti aggeggi, materiali abbandonati che diventono uccelli, nave, aerei supersonici. Michel Laubu riesce a fare le magie che imaginiamo da piccoli quando raccogliamo 3 chiodi arrugginiti, una lattina, 2 piume e che li facciamo diventare un 'uccello che parte sui mari lontani alla ricerca della principessa. Lui lo realizza. E ci aggiunge pure dei meccanismi fantastici che fanno si che sul palco ci sono dei violini che suonano da soli e un tetto che fa della pioggia musicale.


Alors ce spectacle évidemment c'est un ravissement. Universel évidemment puisque les marionnettes de Turak parlent leur propre langage, compréhensible par les italiens, les francais, les allemands et autres présents ce soir-là. Même mon colloc, tout étudiant ingénieur informaticien qu'il est et que j'avais entraîné dans cette galère (en lui refilant le billet de ma copine Sabrina clouée à son lit ce soir là sans trop lui dire ce que c'était) semble avoir apprécié. Fort le Turak, très fort !

jeudi 31 mai 2007

j'ai les boules

j'ai acheté du beurre tout rance au discount d'en bas. Et j'ai jeté le ticket de caisse en sortant.
Et il pleut des trombes et j'ai pas envie de redescendre et remonter une 4° fois les 5 étages aujourd'hui.
'Sticazzi.

mardi 29 mai 2007

5 sens - 5 sensi


Comme je le dis souvent, pour circuler en vélo en ville, il faut avoir, bien réveillés,
2 bras
2 jambes
2 yeux
2 oreilles
2 fesses bien équilibrées
et aussi 2 narines

Et tout ça fait que les 5 sens sont presque tous largement sollicités.

- La vue évidemment, qui, dans mon cas et par atavisme familial n'est pas mon point fort, mais il faut la pousser pour survivre dans la jungle des voitures/ fourgons/ 4x4 débiles / scooters/ taxis assassins/ piétons / bus/ copains cyclistes sauf les petits vieux qui zigzaguent.
- Le toucher qui apprécie moyennement les pavés - disjoints- de la piazza Statuto et les nids de poules du Corso Francia avant le début de la piste cyclable, mais beaucoup plus les caresses du soleil le matin.
- L'ouïe, je crois en avoir suffisamment parlé ici . Une alliée de choc des yeux quand même.
- Le goût, pas trop, si ce n'est celui des gaz d'échappement quand je me trouve bloquée derrière un bus ou un vieux motorino toujours piazza Statuto

Mais surtout en ce moment c'est l'odorat qui fait la fête. La piste cyclable de via Bertola traverse les Corso Palestro et Corso Siccardi. Et sur ces boulevards-là les autorités Turinoises ont eu la merveilleuse idée de planter des tilleuls il y a un sacré bout de temps. Et en ce moment leurs fleurs donnent tout ce qu'elles peuvent. On sent le parfum des tilleuls 2-3 rues avant de les croiser. Les premières fois j'ai pas compris. Qu'est ce que ça pouvait être cette odeur végétale aussi forte dans la rue ? Un marchand de fleurs sur le trajet? Un nouveau produit parfumé pour laver les rues ? Et puis j'ai capté en arrivant sur le boulevard. L'impression de se trouver dans une boîte de tisane, avec cette fois une odeur vraiment reconnaissable (aussi parce que quand tu vois les feuilles et quelques fruits au-dessus de ta tête tu comprends mieux).

J'aimerais vous la faire en odorama. Je ne peux que vous inviter à passer par là un jour de la fin mai.

dimanche 27 mai 2007

Nature véronaise

Le Monte Baldo est au fond a gauche

Samedi, petit tour vers le Monte Baldo, province de Verone, au dessus du lac de Garde . Où l'on passe des versants embrumés aux pâturages verdoyants et pleins de fleurs alpines, avec, tout en haut les sommets rocheux et ce jour là, cachés par des nuages chargés de pluie.

Alors nous on s'est contentés des paturages.

En redescendant, les versants sont toujours plus doux, les blés flirtent avec des conifères et les premiers oliviers.

revisiting Monet et ses champs de coquelicots
pas mal comme petite résidence secondaire non?


Plus on approche du lac, plus l'alpage laisse la place à la végétation méditerranéenne et aux touristes allemands. Il faut dire que le GardenSee avec ses oliviers, ses orangers et citronniers, les maisons veronaises aux balcons fleuris, et l'eau du lac déjà bonne pour la trempette , c'est le pied !

trempette avec les cygnes
(et quelques baleines échouées à l'accent allemand mais Matteo ne les a pas pris en photo)

jeudi 24 mai 2007

grande vittoria femminista

Sono riuscita a cambiare il sellino della mia bici. Da sola. Con le chiavi inglesi prestate da Nicoletta, la mia forza e la mia abiltà leggendarie, e pure l'olio da cucina per far scivolare meglio i pezzi un po' duri, ho tolto il sellino-spaccaculi dal telaio, smontato il tubo di collegamento dal primo sellino, l'ho montato sul secondo sellino, e fissato il tutto sul telaio. Senza aver bisogno del solito meccanico, ne dei fratelli in visita questi giorni, ne del coinquillino maschio, ne del fidanzato. Da vera femminuccia, pure con le unghie dei piedi smaltati.

Un po come lo squalo martello femmina che ha concepito un piccolo senza il contributo di nessun maschio. O quasi.

Forse non potete immaginare la soddisfazione che da questo tipo di vittoria.

mercredi 23 mai 2007

marre des klaxons- stuffata dai clacson

Turin a un certain nombre d'éléments pour vivre la dolce vita comme elle plait aux français : un centre bien joli avec piazzette, grands monuments et petites rues pavées ; des trattorie et osterie pour bien manger, des cafés magnifiques pour prendre l'aperitivo, un café ou un bicerin (j'en connais qui ont apprécié), des patissiers et glaciers pour dèguster des gourmandises, des parcs et espaces verts honorables ... le tableau serait idyllique si le passant / touriste/résident n'était pas agressé en permanence par les klaxons des turinois.


A l'angle de la rue Frejus et Corso TRapani, là où j'habite, c'est un bruit de klaxon permanent de 7h à 9h le matin, et la meme chose quand je suis à la maison, disons entre 18h et 20h. Quand tu circules sur les boulevards, quand le feu passe au vert, tu peux compter 20 secondes et ça commence à klaxonner, pour un oui ou pour un non. Parce que la premiere voiture au feu n'a pas démarré sur le champ, parce que la voiture devant le klaxonneur ne roule pas assez vite à son gout, parce que quelqu'un a voulu faire le malin entre les boulevards et les contre allées, et les croisements entre ceux qui tournent et ceux qui vont tout droit commencent à etre chaotiques, parce qu'un piéton a eu le malheur de mettre un bout d'orteil hors du trottoir, parce qu' un cycliste n'apas voulu se jeter sur la voiture garée en double file, occupe le milieu de la chaussée, et empeche monsieur/madame en 4x4 ou non de tracer sa route.

Amici torinesi che usate la macchina, io sono stuffata dei vostri clacson. Dalle 7 alle 9 del mattino all'incroccio di Via Frejus e corso trapani sono colpi di clacson in continuazione, e stessa cosa la sera quando si torna a casa. Sono i clacson a svegliarmi, i clacson che mi impediscono di ascoltare la radio la mattina con la finestra aperta, che mi impediscono qualunque tipo di relax prima delle 21.00. Quando stai sui viali, e che il semaforo passa al verde, puoi contare 20 secondi al massimo, e cominci a sentir suonare, per qualsiasi motivo. Perché la prima macchina in coda non è partita subito, perchè c'è un furbino che ha creato casino tra il corso e i controviali, perché un pedone ha osato mettere l'aluce fuori dal marciapiede, perché un ciclista non ha voluto buttarsi sulla macchina parcheggiata in doppia fila, sta nel centro della strada, e non fa passare sua Eminenza in SUV o non che ha tanta fretta.

Les cousins, frères et parents qui sont venus ce week-end ont pu le remarquer. C'est presque comme a Beyrouth, sauf qu'à Beyrouth, le klaxon est une invitation (viens donc dans mon taxi, client!), une idication (je tourne ou je te double), avec un coup bref qui se mèlange au tumulte général. Ici le klaxon est agressif . Ce sont des coups longs qui veulent dire "pousse toi de là gros lard" et autres paroles douces (proférées en meme temps que le klaxon d'ailleurs).

I parenti che sono venuti quest'ultimo fin settimana l'hanno notato. Con fastidio. E' quasi come a Beirut, hanno detto. Tranne che a Beirut, il clacson è un invito (dei tassisti per invitare i passanti ad usare il loro mezzo), o un informazione (si usa il clacson come freccia o per avvisare che hanno intenzione di sorpassarti) , e si suona con un colpo breve che si mescola nel frastuono della città. Ma qui a Torino il clacson è solo agressivo. Sono dei colpi lunghi che significano "Spostati ciccione" e altre gentilezze che accompagnano il sempre civile modo di comunicare di certi italiani.


Et commencer la journée dans cette agressivité, chercher à se reposer la fenetre ouverte le samedi apres midi ou se promener en touriste avec ces insultes automobilistiques permanentes, c'est insupportable.

E a cominciare la giornata in mezzo a questa agressività, a cercare di riposarsi con la finestra aperta, o a caminare da buon turista con questa violenza sonora permanente io non ce la faccio.

Meme les Romains qui conduisent n'importe comment -et se tamponnent régulierement- ou les Napolitains qui s'insultent, interpretent les regles de circulation et se retrouvent bloqués dans les embouteillages en permanence ne sautent pas sur le klaxon comme le font les turinois.

Neanche i romani o i napoletani che non sono dei modelli di guida civile saltano cosi subito e sempre sul clacson come lo fanno i torinesi.

Faut croire que c'est ça aussi un des revers de la médaille de la capitale de la bagnole.

Veramente è una sfiga essere la capitale dell'automobile individuale in un contesto di deresponsabilizzazione globale.

mercredi 16 mai 2007

chila a l'era balarina - elle a été danseuse (en piémontais)

Ce week-end c'est Matteo qui est venu à Turin, de même que Chonch et Pierre qui venaient rendre une petite visite. On a bien joué aux touristes, on est allés voir la fondation Agnelli, musée-écrin imaginé par Renzo Piano et posé sur le toit-piste d'essai de la première usine FIAT de Turin: le Lingotto.

Le toit de l'usine, en ovale, qui servait à tester les voitures produites dans les étages inférieurs, avec la "bulle" : salle de conférence et héliport ajoutés par Renzo Piano
"L'écrin" qui abrite la collection de la fondation

Aller au Lingotto, qui abrite aussi le centre d'expositions, en plein Salon du Livre (+ de 300 000 visiteurs en 4 jours) n'était peut-être pas l'idéal, mais, à part une main insidieuse qui aurait bien voulu explorer le contenu de nos sacs dans le bus bondé, le reste était plutot tranquille.

Pero alla Fiera del Libro ci sono andata il giorno di chiusura e veramente non so come la gente faccia ad avere ancora il desiderio di comprare qualsiasi cosa che si assomigli ad un libro in un chiasso cosi

Une fois le petit tour a Superga et à la fondation Merz accomplis, les zii accompagnés à l'aéroport pour prendre leur avion en direction de Paris, on est revenus tranquillement en admirant la beauté des boulevards des quartiers nords. C'est là qu'on est tombés sur une espèce de grand marché. Si on avait cherché un peu plus loin on serait tombés sur le fameux Balon mais en fait on ne savait pas que c'était dimanche dernier. En revanche, on a pu faire une expérience anthropologique sur la vie et la population d'un quartier populaire de Turin.

Sul corso Palermo le bancarelle in verità facevano piuttosto schifo. Vestiti brutti, qualche cibo meridionale, aggeggi di plastica vari, niente di che. Pero nella popolazione che ci girava, c'era un concentramento di quello che le varie migrazioni, le condizioni piu o meno precarie, le aspettative e il sogno consumista, i mutamenti urbanistici hanno prodotto e mischiato a Torino. C'era pure un palco con un cantante ipergelato (non nel senso che era un grosso coso di panna in una copetta, ma che aveva i capelli più lucidi che l'argenteria della nonna), ipermeridionale, venuto "in diretta da Buona Domenica", che faceva delle cover di Gigi d'Alessio davanti a un pubblico di ragazze esaltate da un insieme "uomo fighetto - richiamo a Napoli- prodotto visto alla TV" . Il che mi ha reso personalmente piuttosto perplessa, e pure il cane che c'era vicino al palco.

Et puis, en retournant sur nos pas, à l'endroit où au début de notre balade une école de salsa faisait une démonstration, les 3 musiciens de services avaient entamé une série de reprise de chanson pop et varièt sirupeuse dont les radios italiennes savent si bien inonder nos oreilles. Une petite foule devant, dont un certain nombre de personnes avec le téléphone allumé en mode caméra, l'air ébahi et /ou amusé. Devant la scène, une vieille femme, surement un peu démente, un peu marginale (on l'avait croisée un peu avant et on avait remarqué qu'il ne lui était resté qu'une dent dans son sourire). Elle danse, fait son show elle aussi. Elle tourne et se déhanche dans ses sapes toutes pourries, malgré son espèce de bosse, et elle hypnotise les badaux. C'est quelque chose de fascinant et assez attristant, fascinant que cette vieille ait ce genre d'envie de se montrer comme les danseuses de salsa d'avant. Triste parce qu'on se demande bien jusqu'à quel point elle est pleinement consciente de ce qu'elle fait, triste parce que notre curiosité et celle des autres l'emportent sur la discrétion, et comme tous ceux qui ont le téléphone levé au niveau du visage, on filme nous aussi, avec l'appareil photo.

Peut-etre chila a l'era balarina, la veja.