jeudi 14 juin 2007

Viens à la maison, y'a le printemps...

C'est parti pour un Turin-Lyon en fin d'après-midi, histoire de régler 2-3 choses importantes at home. Ironiquement je prends la "ligne de train historique" alors qu'un accord vient d'être trouvé entre le gouvernement italien et les collectivités locales pour un projet modifié de la ligne à grande vitesse (TAV) Lyon-Turin, qui suscite l'opposition de nombreu italiens, piémontais et particulièrement les habitants de la Vallée de Suse depuis 10 ans . (une partie des raisons dans la section francophone du comité anti TAV).
C'était un accord indispensable pour que le gouvernement présente le projet à 'Union Européenne pour demander les financements communautaires sensés représenter 25% du budget de la ligne. D'après ce que j'ai pu comprendre, l'accord trouvé prévoit que l'observatoire plus ou moins indépendant en charge de repenser le projet depuis les blocages de l'année dernière continue et approfondisse son travail sur un nouveau tracé. Pour l'instant, le nouveau tracé prévoit un tunnel France-Italie de 10 km au lieu des 50 (comme le tunnel sous la Manche, mais dans une montagne) du premier projet, avec un débouché sur Chiomonte plutôt que sur Venaus et la reprise- modernisation de la "ligne historique" . Il évite aussi le passage à travers le mont Musinè plein d'amiante, à 20km de Turin. Certains maires de la Vallée de Suse se réjouissent que le projet initial soit officiellement repoussé et que la concertation reprenne sur des bases un peu plus saines. Les NO TAV qui contestent la pertinence même du projet sont beaucoup plus amers et rappellent que les mêmes questions demeurent : celles du coût public (l'Etat italien assumerait plus de 60% des coûts de la ligne), des nuisances de travaux pendant 15 ans pour un trafic transalpin pour l'instant en baisse dans un contexte où rien n'est fait en amont pour dissuader le trafic des marchandises par camion et/ou favoriser le fret par train, et où la percée de nouveaux tunnels en Suisse et Autriche est destinée à répartir la circulation dans les Alpes en direction du Nord et de l'Est.

En attendant je prendrai l'unique Turin-Lyon du jour, maigre rescapé des suppressions de trains transalpins décidées depuis 3 ans (à peu près au moment où il a été affirmé que le Lyon-Turin était un dossier prioritaire), qui me portera en 4 heures à la maison, ah non, c'est vrai, à l'aérogare de Saint-Exupéry (30 min de Lyon), puisque là aussi, la priorité c'est de faire gagner du temps au train pour qu'il arrive à Paris, pas de créer des liaisons de ville à ville.

En tous cas jusqu'à mardi-mercredi prochain, plus de glaces chez Grom, d'histoire de rivalités des employés municipaux, de comptage séculaires de naissances, morts, immigrés, logements construits, m2 par personne, de pressage de citrons et de piles de verres au Shore...

Ci vediamo presto, Torino.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Grande tentazioni di scavare i buchi. Irresistibile e sempre pericolosa.