mercredi 16 mai 2007

chila a l'era balarina - elle a été danseuse (en piémontais)

Ce week-end c'est Matteo qui est venu à Turin, de même que Chonch et Pierre qui venaient rendre une petite visite. On a bien joué aux touristes, on est allés voir la fondation Agnelli, musée-écrin imaginé par Renzo Piano et posé sur le toit-piste d'essai de la première usine FIAT de Turin: le Lingotto.

Le toit de l'usine, en ovale, qui servait à tester les voitures produites dans les étages inférieurs, avec la "bulle" : salle de conférence et héliport ajoutés par Renzo Piano
"L'écrin" qui abrite la collection de la fondation

Aller au Lingotto, qui abrite aussi le centre d'expositions, en plein Salon du Livre (+ de 300 000 visiteurs en 4 jours) n'était peut-être pas l'idéal, mais, à part une main insidieuse qui aurait bien voulu explorer le contenu de nos sacs dans le bus bondé, le reste était plutot tranquille.

Pero alla Fiera del Libro ci sono andata il giorno di chiusura e veramente non so come la gente faccia ad avere ancora il desiderio di comprare qualsiasi cosa che si assomigli ad un libro in un chiasso cosi

Une fois le petit tour a Superga et à la fondation Merz accomplis, les zii accompagnés à l'aéroport pour prendre leur avion en direction de Paris, on est revenus tranquillement en admirant la beauté des boulevards des quartiers nords. C'est là qu'on est tombés sur une espèce de grand marché. Si on avait cherché un peu plus loin on serait tombés sur le fameux Balon mais en fait on ne savait pas que c'était dimanche dernier. En revanche, on a pu faire une expérience anthropologique sur la vie et la population d'un quartier populaire de Turin.

Sul corso Palermo le bancarelle in verità facevano piuttosto schifo. Vestiti brutti, qualche cibo meridionale, aggeggi di plastica vari, niente di che. Pero nella popolazione che ci girava, c'era un concentramento di quello che le varie migrazioni, le condizioni piu o meno precarie, le aspettative e il sogno consumista, i mutamenti urbanistici hanno prodotto e mischiato a Torino. C'era pure un palco con un cantante ipergelato (non nel senso che era un grosso coso di panna in una copetta, ma che aveva i capelli più lucidi che l'argenteria della nonna), ipermeridionale, venuto "in diretta da Buona Domenica", che faceva delle cover di Gigi d'Alessio davanti a un pubblico di ragazze esaltate da un insieme "uomo fighetto - richiamo a Napoli- prodotto visto alla TV" . Il che mi ha reso personalmente piuttosto perplessa, e pure il cane che c'era vicino al palco.

Et puis, en retournant sur nos pas, à l'endroit où au début de notre balade une école de salsa faisait une démonstration, les 3 musiciens de services avaient entamé une série de reprise de chanson pop et varièt sirupeuse dont les radios italiennes savent si bien inonder nos oreilles. Une petite foule devant, dont un certain nombre de personnes avec le téléphone allumé en mode caméra, l'air ébahi et /ou amusé. Devant la scène, une vieille femme, surement un peu démente, un peu marginale (on l'avait croisée un peu avant et on avait remarqué qu'il ne lui était resté qu'une dent dans son sourire). Elle danse, fait son show elle aussi. Elle tourne et se déhanche dans ses sapes toutes pourries, malgré son espèce de bosse, et elle hypnotise les badaux. C'est quelque chose de fascinant et assez attristant, fascinant que cette vieille ait ce genre d'envie de se montrer comme les danseuses de salsa d'avant. Triste parce qu'on se demande bien jusqu'à quel point elle est pleinement consciente de ce qu'elle fait, triste parce que notre curiosité et celle des autres l'emportent sur la discrétion, et comme tous ceux qui ont le téléphone levé au niveau du visage, on filme nous aussi, avec l'appareil photo.

Peut-etre chila a l'era balarina, la veja.


1 commentaire:

medo a dit…

La prochaine fois que il'y aurà des visiteurs a Turin, il faudrà leurs porter chez le marché rue palermo. C'est pas toujours que on est dans un film de Pier Paolo Pasolini...